RD-Congo : Que cherche Kamerhe auprès de Tshisekedi ?
RD-Congo : Que cherche Kamerhe auprès de Tshisekedi ? Par Marcellin KWILU MONDO 19/03/2011 07:23:00 Taille de la police: Vital Kamerhe & Etienne Tshisekedi S'il est une pertinence qui sous-tend la justification des alliances en politique, la capacité des acteurs en présence d'incarner une force socio-politique réelle et éprouvée en constitue justement le fondement. Qu'en serait-il en fin de compte dudit fameux ticket Tshisekedi-Kamerhe dont une certaine presse semble constituer la courroie de transmission au niveau de l'opinion nationale et internationale? Les Vraies Alliances en politique S'allier en politique signifie se mettre ensemble ou plutôt conjuguer les forces en vue de la réalisation d'un objectif déterminé: victoire aux élections, accords politiques recherchés ou encore une action politique de grande envergure et voulue. Dans cette perspective, les rapports de force entre les acteurs en présence sont des'indicateurs objectifs susceptibles de déterminer qui peut s'allier avec qui et pour quel objectif. Ainsi donc, l'acteur politique capable de démontrer une force socio-politique inégalée finit par se voir doté de la part du lion dans le cadre de l'alliance ainsi scellée. Ceci se manifeste généralement en termes des rôles à jouer dans la nouvelle configuration politique et/ou institutionnelle instiguée par l'alliance désormais conclue. Tshisekedi, un acteur d'envergure particulière sur la scène politique nationale en RDC. L'on ne saurait nullement parler de la politque congolaise en outrepassant Etienne Tshisekedi. Ce dernier, plus que leader d'une formation politique d'envergure nationale et "internationale", dépasse le cadre exclusif de sa chère formation politique et demeure un patrimoine politique national inconstestable au Congo. Il suffit de soumettre son itinéraire politique au crible d'une rationalité socio-politique pour s'en rendre à l'évidence. De sa capacité à poser des actes politiques indélébiles, de ses aptitudes à réussir l'articulation socio-politique pertinente des problèmes de société en RDC découle l'hydille scellé de manière quasi mystique autant avec les membres de sa formation politique, l'UDPS, qu'avec ses compatriotes en général. Certes leader de l'UDPS, Tshisekedi demeure le leader du peuple congolais. Leader de l'udps: Des treize parlementaires ayant créé l'Union pour la Démocratie et le progrès social, UDPS, en guise d'antithèse au monolithisme socio-politique de l'époque, Tshisekedi a le mérite de péreniser ce mouvement au point de se voir attribuer le statut du père de la démocratie congolaise. A quelques exceptions près, l'UDPS d'Etienne Tshisekedi s'avère être aujourd'hui une formation politique d'envergure nationale, regroupant en son sein les congolais de toute origine sans distinction de sexe, d'origine clanique, tribale, régionale... Son expansion sur le territoire national congolais depuis des décennies demeure la preuve la plus palpante à ce propos. Contre vents et marées, Etienne Tshisekedi est resté constant, perspicace, visionnaire et impertubable quant à la direction à donner à l'udps en vue de son rayonnement consécutif. Leader du peuple congolais: A la tête d'une formation politique à caractère national, le sphynx de Limete, comme certains préfèrent l'appeler, s'est vu chéri et adopté sans heurts par ses compatriotes comme leur leader confirmé. Il suffit, pour s'en apercevoir, de ressasser les décors qui ont accompagné son récent retour à la terre de ses ancêtres. En effet, après un exil médical, il est retourné, à la désagréable surprise de ses détracteurs, certes, mais à la plus grande satisfaction du souverain primaire qui est allé l'accueillir en liesse populaire. Son absence du pays avait été caractérisée par l'absence de vie politique, l'arène politique nationale ayant été dominée par le paradigme de la pensée unique sans vision politique réelle incarnée par le régime en place au Congo. A son retour, la donne politique change radicalement, obligeant les autres 'acteurs politiques' de revoir leurs calculs, mieux à se lancer dans les gesticulations politiciennes de nature à torpiller le processus électoral en vue: modification de la constitution et de la loi électorale... Acteur politique éprouvé, il se met au travail sans tarder. Les travaux du congrès de la refondation de son parti sont ouverts et clôturés en un temps record, inspirant ainsi les politiciens de dernières heures à créer ou à annoncer la sortie officielle de leur parti. "Mzee fula ngenge, ba petits chance eloko pamba" Une analyse profonde des comportements et déclarations politiques de Vital Kamehre débouche sur la conclusion d'un opportunisme prompt de sa part. Peu ou mal connu des congolais, il est à la recherche d'un para-pluie, mieux d'un tremplin à son ascension politique. Son poids politique reste à démontrer. Chercher à l'égaler à Etienne Tshisekedi releverait soit d'une abération, soit d'une malhonnêteté intellectuelle soit encore d'une ambition démesurée. En effet, son statut d'opposant reste à démonter. Après avoir menti aux congolais en leur disant pourquoi il avait "choisi Kabila", il se retrouve aujourd'hui comme un électron libre sans savoir où se poser. Ne ferait-il pas mieux de commencer par dire aux congolais pourquoi les a-t-il mentis? L'élémentaire que les hommes d'honneur feraient dans la situation de Vital Kamerhe serait de professer publiquement un acte de contrition réel et sincère, notamment en publiant cette fois-ci "Pourquoi j'avais menti au sujet de Joseph Kabila". Le mandat politique est un mandat de service à la collectivité nationale. Il requiert un minimum d'honnêteté dans le chef de quiconque aspire à l'exercer. Dans cette perspective, Mr. Kamerhe devrait commencer par éclairer l'opinion face aux allégations relatives au doute sur sa nationalité congolaise, la fonction présidentielle à laquelle il aspire démesurément étant une fonction noble. (Lire à ce propos " Kabila, la congolité en question" de Mwamba Tshibangu). C'est au sortir de la séance d'ouverture des travaux du Congrès de l'UDPS à laquelle il avait été invité que Mr. Kamerhe aurait annoncé à la presse la sortie officielle de son parti. Ainsi que l'on pourra bien le constater, il s'agit ici d'un parti dont l'implantation est encore en projet sinon en balbutiement, dont le projet de société demeure inconu. Nous sommes ici en face d'un opportuniste qui est à la recherche du sceau d'une ascension politique auprès de Tshisekedi, comme l'ont jadis fait les Olenga Nkoy, Lambert Mende et consorts. Ce qu'il oublie, cependant, est que les données socio-politiques sont différentes aujourd'hui. L'argument en faveur de la citadelle de l'Est releverait d'un sophisme anodin. Entre Valentin Mubake et Kamerhe, le choix est clair. Les atrocités dont les populations de l'Est sont jusqu'ici victimes sont l'oeuvre d'une irresponsabilité politique dont Kamerhe demeure l'architecte. Les compatriotes de cette partie du territoire national ne sont ni dupes ni stupides encore moins de courte mémoire pour l'oublier. C'est ce qui a justifié le fiasco de sa tournée dans cette partie du pays. En revanche, Valentin Mubake demeure la personne-ressource pour l'UDPS et pour le peuple congolais face à l'objectif de restitution impérative de l'humanité dérobée aux compatriotes de l'Est par le pouvoir fantoche de Kinshasa dont Mr. Kamerhe demeure l'architecte. Fils du terroir incontesté, alternative politique réelle, Valentin Mubake demeure doté de tous les atouts nécessaires pour amener les compatriotes meurtris de cette partie du pays à adhérer au train de l'émancipation et de la valorisation du congolais de l'Est en particulier et du congolais en général piloté par l'UDPS et son leader. Vital Kamerhe n'a rien à apporter à Tshisekedi et à l'opposition. Il n'est rien d'autre qu'un cheval de Troie dans l'opposition, à la recherche d "ngenge" de la part du sphynx de Limete - Mzee fula ngenge. Son statut d'opposant demeure tributaire d'interrogations jusqu'ici sans réponse. Pourquoi avoir ainsi attendu le regain de la vie politique créé par le retour de Tshisekedi Wa Mulumba pour se déclarer opposant. Après tout, il s'oppose à qui ou à quoi? Le régime en place au Congo ainsi que son système consécutif d'avilissement du peuple congolais bien incarné par le Parti Pour le Ravage et la Destruction du Congo, PPRD, demeurent l'oeuvre de Kamerhe. Les filles et les fils du Congo méritent plutôt un "mea culpa" profond de cet opposant des dernières heures. Une honnêteté intellectuelle devrait l'obliger à prendre congé de la politique, quite à s'amender réellement devant ce peuple qu'il a chosifié. Un tel opportunisme flagrant mérite d'être décrié. Ainsi donc, loin d'être une alliance politique, le ticket Tshisekedi-Kamerhe serait une alliance contre nature au regard de ce que représente le leader de l'UDPS aux yeux des congolaises et congolais.