Bandundu

Publié le par kolwezinfo

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Le "champ-école paysan" augmente la production agricole

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Le "champ-école paysan" augmente la production agricole

 

(Syfia Grands Lacs/ RD Congo) Grâce à l'apprentissage de nouvelles techniques agricoles, le "champ école paysan", les producteurs du Kwilu, dans la province du Bandundu au sud-ouest de la RDC, obtiennent de bien de meilleurs rendements.   

 

"En 2013, nous avons récolté 60 tonnes d’ignames dans un champ de quatre hectares, contre 55 tonnes en 2012 et moins de la moitié les années d’avant", témoigne Albert Kukotisa, président du Cadre des paysans d’Idiofa pour le développement (CPID). Dans le district du Kwilu, province du Bandundu au sud-ouest de la RDC, ils sont des centaines, les agriculteurs qui voient ainsi leur production agricole s’améliorer.

Ce bon rendement, ils le tiennent de la formation au "Champ-école paysan" (Cep). Initié en 2011 par l’USAID, le Cep constitue un groupe de 20 à 30 agriculteurs et agricultrices, volontaires et disponibles, qui se réunissent une fois par semaine dans un champ pour suivre une formation agricole. Selon les initiateurs du projet, le Champ-école paysan facilite ainsi l’apprentissage et l’intégration de nouvelles techniques de production agricole en tenant compte à la fois des capacités des apprenants et des ressources accessibles liées à l’écosystème. Ils sont accompagnés par un formateur dont le rôle est de les orienter à observer, trouver des causes et des solutions avant de réagir.

 

Près de 60 agriculteurs formés

La formation dure le temps d’un cycle de production du manioc (qui varie de 6 à 24 mois selon les conditions climatiques ou d'altitude). Dans le district du Kwilu, près de 60 agriculteurs ont ainsi été formés par le Champ-école paysan. Les premiers formés servent de relais auprès de leurs pairs. Ils apprennent entre autres le buttage et le billonnage, des techniques qui assurent le bon développement des racines (manioc, igname), un bon drainage dans les zones temporairement humides et aussi une manière de rassembler la terre fertile autour des plantes cultivées sur les sols les plus dégradés. L’ingénieur Didier Kulenfuka explique que le billonnage permet également de maîtriser plus facilement les mauvaises herbes en donnant aux plants cultivés un avantage de 10 à 20 cm de hauteur par rapport aux adventices. Cependant, le billonnage et surtout le buttage doivent être pratiquées avec discernement en tenant compte de la pente du terrain pour éviter l'érosion.

Expert en vulgarisation agricole, Grégoire Ngalamulume Tshiebue, explique que les notions de "participation", d’"appropriation" ou d’"implication" des acteurs paysans trouvent tout leur sens et sont centrales dans le Cep. "Toutes les activités sont orientées de manière à développer chez le paysan des capacités réelles d’identification, d’analyse et d’interprétation des situations et informations en rapport avec les problèmes de son champ, à l’aider à prendre des décisions adéquates basées sur l’analyse de ses propres observations et  à évaluer les résultats pour une réorientation judicieuse de ses interventions".

Cette stratégie consiste à faire apprendre aux paysans, "sur le terrain et non dans une salle de classe, des techniques culturales et des pratiques agro écologiques pour les rendre de plus en plus professionnels", relève Didier Kulenfuka, responsable d’Appui aux initiatives paysannes pour le développement, une Ong qui accompagne une cinquantaine d’organisations paysannes et de fermiers dans le district du Kwilu.

 

Pas de crainte pour l’avenir

Paysanne à Isingu, localité située 15 kilomètres de Kikwit, Chantal Kuhosa explique par exemple qu’en recourant à l’enfouissement, son champ de 30 ares lui a donné en 2013, sept sacs d’arachides, soit deux fois plus qu’en 2012, avant l’apprentissage des nouvelles techniques.

Tous n’approuvent cependant pas la manière de faire du projet "champ-école paysan". Denis Ngwarimba, un octogénaire habitué à pratiquer durant des décennies la même technique de culture sur brulis, est convaincu, lui, que "cette nouvelle pratique ruine la fertilité du sol". "Que deviendra, à l’avenir, le sol laissé par nos ancêtres ? Où mangeront nos enfants et petits-enfants ?", s’interroge-t-il. "Il n’y a pas de craintes possibles, rassure l’ingénieur Emmanuel Mulenda. Parce qu’une technique comme l’enfouissement  par exemple permet de mettre en terre des résidus végétaux pour fertiliser le sol".

  

Badylon Kawanda Bakiman 

 

 

  


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